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L’école en Chine

Allez hop, deuxième expérience dans une école, et pas des moindres !

Je me suis fait noter dans un carnet une petite note en chinois expliquant ma démarche et ni une ni deux, nous nous sommes pointés dans l’école voisine de la guest house.

Ecole Primaire Da Yan de Lijiang – Région du Yunnan – Chine.

La ville touristique de Lijiang comprend une vieille ville aux canaux, saules pleureurs et rues pavées, et une nouvelle ville qui ressemble à n’importe quelle ville du pays. Cette école se trouve dans la vieille ville.

Nous avons été très bien accueillis et guidés pendant une heure par la prof d’anglais, Xiao Jing, qui a visiblement peu de cours et qui ne parle pas très très bien anglais…on lui a même appris les mots « uniform », « France » – Elle disait « oh you are from french ! » – et « subjects » !

En Chine, l’école primaire compte 4 niveaux (grades).
Nous avons pu entrer dans deux classes dont j’ai pu choisir le niveau : en « grade 1 » avec des élèves de 6-7 ans ce qui correspondrait à un CP/CE1 et en « grade 3 » avec des élèves de 9-10 ans soit du CM1.

1) Classe du grade 1 – les petits bisounours

La maîtresse a un micro à la Thierry Roland (RIP), les élèves sont calmes et nous regardent entrés avec un peu d’étonnement mais se reconcentrent rapidement sur leur travail. C’est un cours d’écriture de chinois. Les élèves, et même la prof, sont en manteau dans la classe car il fait plutôt froid et les classes ne sont pas chauffées.

La première chose qui nous frappe : mais…combien sont-ils ?! 53 !!! oh là lààà ! Et on se plaint de nos effectifs à 30 « max » (même s’il n’y a pas de réel maximum) en France !

Une musique se met en route dans la cour. La maîtresse appelle une élève au tableau et là, tous les élèves se figent et réalisent les mêmes gestes en suivant leur camarade sur l’estrade : ils se massent les yeux, le haut du nez, les paupières, etc. Mais qu’est-ce qu’il se passe ?? On se regarde, intrigués, et la professeur d’anglais revient nous chercher. Elle nous explique alors qu’il s’agit de la musique pour « l’exercice des yeux » qui a lieu 5 minutes avant et après la récréation, suite au 2 ème cours de la journée. Mais c’est géniaaal ! Cela leur permet d’aller en récréation sans sortir comme des chiens surexcités et de se calmer, se reconcentrer après la récré.
Voilà une bonne idée à mettre en place en France ! ^_^ Je dis à Xiao que c’est très intéressant et que je cherchais souvent des choses de ce genre pour calmer les élèves au retour de récré (histoire, musique,…) mais en voilà une de plus !

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2) Classe du grade 3 – les fous furieux

A notre arrivée, les élèves crient ! Oh oh oh on se calme là !!! On entre… MAIS COMBIEN SONT-ILS ?!? On compte… 65 élèves !!! Incroyable ! Je croyais qu’il n’y avait que dans le tiers-monde qu’ils étaient entassés ainsi dans les classes (vive les clichés) ! En Chine, ils sont entre 40 et 70 par classe. Wahou.

Les fractions ne semblent pas captiver tout le monde, d’autant plus qu’il y a deux laowai dans le fond de la classe. Ils sont moins concentrés que dans la classe précédente : certains jouent avec leur matériel, se retournent pour discuter rapidement, un élève n’avait même pas sorti son livre et son cahier. Pour être interrogés, ils lèvent la main puis se mettent debout pour parler. Il y a parfois beaucoup de bruit mais cela ne semble pas gêner le maître, après tout, ils participent !
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Le prof reste au tableau pour expliquer la leçon puis, lors de l’exercice, il ne circule pas entre les tables pour vérifier que les élèves travaillent, ou pour les aider… certains au fond ne semblent pas travailler !

3) L’armée

En sortant de la classe, nous voyons un exercice militaire dans la cour. Les élèves sont alignés en rang d’oignon et suivent les mouvements du professeur en gardant les pieds statiques. Xiao nous explique que c’est le cours de sport ! Ahhh ça, du sport ?! Encore un concept ! Mais là, ils ne se dépensent pas vraiment les petits chinois !
Dans d’autres écoles chinoises, et même en Mongolie, on les voyait parfois marcher dans la cour comme à l’armée ou faire ces mouvements…
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4) Le système chinois

– Les petits chinois ont cours 5 jours par semaine de 8h20 à 16h50 avec une pause déj de 1h30. Ils travaillent bien plus par jour et par semaine et ont peu vacances. Oui je sais, c’est pas un scoop ! Y’a pas d’secret pour devenir les maîtres du monde !!

– Par contre voilà un scoop – enfin pour moi – les prof ne s’occupent que d‘une seule matière, comme au collège ! J’ai même appris en discutant avec d’autres voyageurs, que c’était pareil en Israël, et donc certainement dans d’autres pays. Je n’avais même pas pensé que cela pouvait être différent.

– Les cours durent 40 minutes. Dans notre merveilleux pays, en théorie, les séances durent 45 minutes (voire 1 heure, en pratique, si on est une vilaine maîtresse). Les cours sont moins longs ce qui permet sûrement aux élèves d’être mieux concentrés sur un laps de temps plus court.

– Tous les lundis, le drapeau du pays est levé dans la cour et les élèves portent alors leur uniforme. Sauf pour les élèves du grade 1 qui n’ont pas d’uniforme.
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– Après le 3e cours les élèves font des exercices dans la cour, toujours style armée bien sûr.

– Les cours d’anglais ne commencent qu’à partir du grade 3, soit en CM1 à 10 ans. Idem à mon époque ! Aujourd’hui en France, les élèves du CP de 6/7 ans sont tous familiarisés avec la langue de Shakespeare. Normalement, ça commence dès la moyenne section de maternelle comme dans l’école où j’étais à Paris. C’est important de commencer le plus tôt possible ; en Malaisie, les enfants ont des cours en malais et en anglais, résultat : ils sont tous bilingues !

– Ils ont un cours d’étude pour faire leurs devoirs de chinois et de maths, après le déjeuner. Ils n’ont pas de devoirs dans les autres matières. En France, les devoirs écrits sont en théorie interdits.

Mon ressenti général :
– Il y a du positif et du négatif dans l’école chinoise mais j’ai trouvé ça vraiment fou d’être aussi nombreux par classe car le suivi est quasi impossible, et certains en fond de classe ne semblent pas travailler. Je n’ai pas posé la question, mais je me demande bien comment ils gèrent les élèves en difficulté…
– Peu de place pour le défoulement sportif, l’effort, le « dépassement de soi » – comme dirait mon papa dans le jargon – et on le voit bien en Chine, ils sont peu nombreux dans les rando, héhé ! On va pas s’en plaindre, hein !

Et vous, vous en pensez quoi ? Vous auriez aimé être à l’école en Chine (pour être au fond et rien faire sans être repéré) ?

Bécots !

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